HERRLISHEIM-près-COLMAR - 1758 habitants
Le village
Localisation et ancienneté
Herrlisheim-près-Colmar se trouve bâtie sur un chemin celte qui conduit de la plaine d'Alsace aux Vosges. Par la suite, une route romaine y passa comme le prouvent les objets de bronze, les urnes et les tombes trouvées à l'endroit dit "Weglaender" à l'est du carrefour Herrlisheim-Eguisheim avec la R.D. 83. Le document le plus ancien note l'existence sur place d'une villa mérovingienne placée depuis 662 sous la surveillance de l'évêché de Strasbourg et que le roi Dagobert donna le 5 novembre 705 au couvent de Offoniswilare nommé plus tard Schuttern en pays de Bade. C'est Arbogast, évêque de Strasbourg, qui a conseillé au roi ce don généreux. En 1414, le couvent de Marbach, déjà propriétaire à Herrlisheim, acheta cette villa. D'autres riches dépendances de cette villa passèrent aux mains des seigneurs de Hattstatt qui en firent peu à peu leur fief central avec un château fort, une enceinte fortifiée comportant quatre tours, un double fossé alimenté par les eaux de la Lauch. La cour abbatiale, d'abord villa mérovingienne, devint à Herrlisheim ce qu'on a appelé "la grande cour" du XIème siècle appartenant aux comtes de Hattstatt. La "petite cour" était celle de l'abbaye de Marbach.
La Lauch, rivière bordant le village au sud et à l'est. Elle alimentait les fossés mais aussi la "Petite Venise" à Colmar.
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Herrlisheim ou Herlichesheim, Ville fortifiée dès le 14ème siècle.
C'est le temps où la localité était désignée par le terme "oppidum", c'est à dire : ville fortifiée. A ce moment (1355), la famille de Hattstatt se partage le château, les remparts et la ville. Le donjon central est commun. Cette tour fortifiée haute de 16 m. et appelée "Schelmenturm" servait déjà en 1370 de prison et de tour d'eau. Elle a un diamètre intérieur de 4 m. et sa maçonnerie mesure 1,5 m. d'épaisseur. Elle est classée monument historique.
La Schelmenturm ou Tour des voleurs
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En 1372 eut lieu la guerre de Herrlisheim entre la maison de Hattstatt et la ville de Strasbourg ayant comme alliées Colmar et Sélestat. Une ruse de guerre permit aux assiégeants de pénétrer subitement dans la place forte. Un certain nombre de soldats de Sélestat déguisés en femmes vinrent de bon matin à la porte sud pour changer des monnaies chez les gardiens. Ceux-ci tombèrent dans le piège ; en ouvrant la porte, ils furent surpris et bousculés par les assiégeants qui avançaient jusqu'aux appartements du Seigneur, lequel fut fait prisonnier dans son lit.
Demeure ancienne
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Au 15e siècle une série de guerres féodales ravagea la ville. Cependant, Herrlisheim était à son apogée ; les seigneurs de Hattstatt en avaient fait le centre de leurs propriétés de 200 villages. Ils y tenaient la cour principale de justice. Le dernier-né de la maison de Hattstatt, Nicolas le Petit, emmena de vive force l'ambassadeur d'Espagne, de Francfort jusqu'à son château pour le fait de n'avoir pas touché la solde pour ses services. Les troupes impériales durent intervenir ; ils enfermèrent Nicolas à Ensisheim. Après sa libération, il mourut à 75 ans en 1585. Sa tombe se trouve à l'église de Hattstatt.
Après le décès du dernier des seigneurs de Hattstatt, une longue histoire se termine. Une autre tout aussi longue commence avec l'arrivée des barons de Schauenbourg qui venaient du Pays de Bade, de Gaisbach près d'Oberkirch très exactement. Ce fut le duc de Vaudemont et Robert de Bouillon qui prirent Herrlisheim pour le remettre le 6 novembre 1603 à Ulrich Thiébaut de Schauenbourg.
Le début des Schauenbourg dans le pays fut pénible. De janvier 1611 à mars 1612, la peste emporta 160 habitants. Puis de juillet 1627 à janvier 1629, on compta 186 autres décès. La guerre de Trente Ans aussi fit des ravages. D'abord les notabilités civiles et religieuses ont été exilées, mais les maisons d'habitations et l'église furent dévastées. Le village ne comptait à ce moment plus que 40 habitants. Les fortifications ainsi que la plupart des maisons ont été détruites.
Une porte datée de 1613
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Après ces nombreuses guerres, les Schauenbourg purent enfin construire Herrlisheim. Vint alors la Grande Révolution où une nouvelle fois le village se mit en ébullition. Tous les biens des Schauenbourg ont été classés en Biens nationaux et vendus aux enchères. Lorsque le calme fut revenu avec la chute de Robespierre, les Schauenbourg réapparurent. C'est ainsi que François Ulrich de Schauenbourg fut élu président du Conseil général du Haut-Rhin en 1800. Ce fut le premier président. Il fut nommé en 1803 maire de Herrlisheim. Après son décès en 1815, son fils retourna dans son pays d'origine en 1818.
La rue du Rempart
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Après toutes les guerres citées plus haut, d'autres suivaient, mettant les populations successives dans des situations difficiles, en particulier la dernière guerre qui nous est plus particulièrement connue. Le village a été libéré le 5 février 1945.
Libres enfin, les jeunes générations de cette commune ont pu se remettre au travail. Pleines d'entrain, les municipalités successives ont développé leur village qui, de 700 habitants en 1945, en compte aujourd'hui plus de 1700. Quelle évolution !