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2. Le village (Eguisheim)

EGUISHEIM - 1637 habitants
 

 

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Histoire et géographie

Situé au pied du Schlossberg (mont des châteaux) et entouré d’une large ceinture de vignes, Eguisheim est une des plus anciennes bourgades d’Alsace. Ainsi, en 1865, des fouilles ont permis de mettre à jour des traces d’occupation humaine remontant à l’homme de Cro-Magnon. Après les Celtes, les Romains installent un camp à l’entrée du village actuel et érigent une vigie sur la montagne actuellement occupée par les ruines des Trois Châteaux, vigie dont il reste un mur.
 


Après l’invasion des Alamans puis des Francs, les Mérovingiens créent le duché d’Alsace. Vers 720, le comte Eberhard, petit-fils du duc d’Alsace Adalric et neveu de Sainte Odile, fait construire une résidence fortifiée à Eguisheim.
En l’an 1000, avec Hugues IV d’Eguisheim et son épouse Heilwige de Dabo, la puissance des comtes atteint son apogée.

Leur fils Bruno, né le 21 juin 1002, est destiné à la prêtrise. Il fait ses études à Toul dès l’âge de cinq ans. Evêque de Toul à vingt-quatre ans, il est élu pape à Rome sous le nom de Léon IX (1049 – 1054). Grand voyageur mais aussi réformateur de l’Eglise, il réunit une dizaine de synodes ainsi que les conciles de Reims et de Mayence. Léon IX est canonisé en 1087.

(photo : statue se trouvant dans le tympan de la chapelle Saint-Léon-IX)

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Sur la montagne dominant Eguisheim (le Schlossberg) se trouvent les ruines de trois châteaux, visibles par leurs trois donjons contigus. Le Wahlenbourg au centre est le plus ancien : Hugues IV l’aurait édifié vers 1005 – 1006 sur toute la surface du site et il aurait donc constitué le château initial. Le pape Léon IX y a consacré une chapelle dédiée à Saint Pancrace en 1049. Les différentes lignées issues des mariages voulant conserver une part de la propriété indivise d’Eguisheim, les deux autres châteaux ont été ensuite érigés sur le site : le Dagsbourg au nord, bâti sur les restes de la vigie romaine ; le Weckmund au sud. Détruits et reconstruits en 1144 et en 1198, les trois châteaux deviennent la propriété de l’évêque de Strasbourg en 1225 après le décès de la comtesse Gertrude, la dernière du sang des Eguisheim – Dabo. Le Dagsbourg reste soumis à l’évêque, les deux autres sont remis en 1251 en fief aux comtes de Ferrette dont l’héritage passe en 1324 entre les mains des Habsbourg.
 

A l’occasion de la guerre des Six Oboles, le Wahlenbourg et le Weckmund sont détruits en 1466 par les milices de Turckheim et de Kaysersberg. Le Dagsbourg est abandonné lui aussi en 1685. Victime du vandalisme vers 1721, il tombe en ruine à son tour.
 

Entouré d’un double rempart attesté dès 1257, le village d’Eguisheim se développe autour du château octogonal au centre de la cité. Celle-ci est initialement constituée de cours colongères appartenant essentiellement à des seigneurs, à des fondations religieuses ou à des abbayes. Ces cours sont chargées de gérer les domaines (terres et corps de ferme) et de stocker les redevances en nature (dîme). Parmi la douzaine de cours colongères, relevons :
 

* la cour Unterlinden ayant appartenu au couvent des Dominicaines de Colmar ;

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* la cour Quibourg, ancienne propriété de l’évêché de Strasbourg ;
* la cour de Moutier-Grandval qui abrita le presbytère jusqu’en 1725 ;
* la cour Michel, ancienne cour des sires de Giesberg – Ribeaupierre, vendue en 1297 à l’abbaye voisine de Marbach, presbytère depuis 1725 et encore aujourd’hui.
 

Eguisheim fortifie son rempart et sera élevée au rang de ville sous l’évêque Conrad de Lichtenberg (1273 – 1299). Une nouvelle église romane est édifiée. De cette construction subsiste le clocher en grès jaune datant de la 1ère moitié du XIIIème siècle.
En 1298, la ville résiste au siège de l’empereur Adolphe de Nassau, mais elle est pillée vers 1370– 1380 par les Anglais et ravagée en 1444 parles Armagnacs conduits par le dauphin de France, le futur Louis XI.
 

En 1577 et 1563, l’évêque de Strasbourg fait construire deux fontaines. Eguisheim se dépeuple durant la sinistre guerre de Trente Ans.

En 1675, le maréchal Turenne séjourne à l’Hostellerie du Cheval Blanc

(à droite sur la photo).

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Sous la Révolution, les biens des nobles, de l’Eglise et des abbayes sont vendus aux enchères comme biens nationaux. Ainsi, les cours colongères deviennent propriétés privées de même que les terres.

Eguisheim, chef-lieu de canton (1790 – 1802), démolit les portes de la ville car jugées trop étroites, remplace l’église vétuste par une vaste nef en 1808, conserve heureusement le vieux clocher et son admirable tympan du XIIIème siècle, installe de nouvelles cloches, l’horloge, l’orgue Callinet (1838), de nouvelles fontaines.

En 1885, Mgr Stumpf, évêque de Strasbourg natif d’Eguisheim, rachète et fait restaurer les ruines calcinées du vénérable château Saint-Léon et fait ériger la chapelle attenante.

Maison natale de Mgr Pierre Paul Stumpf, plus tard école des filles et jusqu'en 2004 résidence des soeurs enseignantes, de la congrégation de la Divine Providence de Ribeauvillé. Aujourd'hui maison des associations.

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